LES THANGKAS

↳ LA FABRICATION

 

Sur un support de toile préalablement enduit, seront placées dans la composition,  les différentes divinités en tenant compte de leur iconographie et de leur iconométrie

Une toile de coton ou de soie sera tendue sur un double châssis, puis enduite bilatéralement, d’un mélange constitué de craie de kaolin et de colle de peaux. La surface sera  ensuite lissée à l’aide d’un caillou de rivière ou d’une agate offrant une surface de travail sans plus aucune aspérité.

Le commanditaire, guidé par son conseiller spirituel quant au choix de la ou des divinités à représenter, faisant référence aux textes eux-mêmes, transmettra au peintre un schéma précis où figureront le nom et toutes les indications concernant chaque divinité à représenter .

Cet« Organigramme»  déterminera aussi l’emplacement que chacune  occupe dans la composition.

Le peintre débutera son travail en traçant deux diagonales, dont il se servira pour déterminer l’axe central, vertical fixe, siège de la divinité principale. Il esquissera ensuite une ligne horizontale, laquelle sera mobile, l’aidant à positionner les représentations dans les différents plans de la composition .Il terminera par quatre lignes perpendiculaires figurant le champ pictural.

 
 

L’iconométrie et l’iconographie sont deux principes fondamentaux de l’art Bouddhique

L’iconométrie va permettre aux artistes, à l’aide de quadrillages, de déterminer les dimensions de chaque divinité entrant dans des différentes classes de représentations. Pour lui garantir de reproduire chacune dans ses justes proportions et ce quelle que soit l’échelle de la représentation finale, il utilise comme unité de mesure Le sor (cha chung) comme petites unités et le cha chen comme grandes unités. Il y a douze sor dans un cha chen.

L’iconographie, quant à elle,  permet l’identification du sujet, grâce à l’ensemble des éléments qui le composent graphiquement, garants de l’essence et du sens profond de chacune et illustre la compréhension de l’enseignement qu’elles représentent.

 
 

Il existe quatre sortes de thangkas :

  1. Les Nag Thang  « Thangkas Noires » où figurent des représentations de divinités courroucées.

  2. Les mtshal Thang dites « Vermillon »  dont l’ensemble des tracés sera effectué  intégralement à l’or sur fond rouge.

  3. Les gSer Thang  « Thangkas Or »  où les tracés s’effectueront au vermillon sur fond or.

  4. Lorsque sur un thangka se côtoient toutes les nuances de la gamme colorée, elles seront nommées   « Toutes couleurs ».

Chaque teinte sera préparée en grande quantité et appliquée au maximum d’éléments possible. Les couleurs pures de valeur foncée correspondant aux arrière-plans seront travaillées en premier, puis unies à la couleur « mère », le blanc. Elles donneront des « fils »  bleu ciel, vert clair, etc., appliqués comme les nuances dégradées de leurs« pères ». Le registre inférieur ainsi que les autres couleurs comme le rouge,  l’orange et des couleurs terre seront traitées dans un deuxième temps.

Enfin les teintes les plus claires et plus particulièrement l’or ne seront utilisés qu’en toute fin de travail.

Le maitre mettra alors sa maitrise du pinceau au service des ombrages mais surtout du tracé final déterminant avec beaucoup de délicatesse et une extrême précision tous les traits d’une divinité, ses mudrâs, ses parures, le détail de ses attributs et de tous les autres éléments rentrant dans la composition.


RÉSUMÉ : LES THANGKAS