D’où vient ce thangka ?
Des différences stylistiques peuvent apparaître sur certaines représentations en fonction de leur région d’origine, que ce soit dans la représentation des sujets, leur parures, leurs vêtements ou leur physionomie tout autant que dans les couleurs employées.
- Tout d’abord, les Thangkas Néwars, nommés Paubha, proviennent du Népal. Sur tout le pourtour de l’œuvre, on trouvera de petites représentations nichées dans des alcôves où prennent place les divinités secondaires, encadrant de toutes parts la représentation centrale. Tout en bas, il n’est pas rare de voir y figurer les donateurs ou des scènes de libations au feu.
- Les Thangkas dits du Tibet de l’Ouest sont celles où l’influence cachemirie, afghane et/ou perse (comme dans l’art du Ghandara) se ressent nettement comme dans les peintures du Ladakh telles que celles présentes à Alchi.
- Sera identifié comme Thangka du Tibet Central, une oeuvre en provenance du Tsang ou de la région du Ü, dont Ngor est un des monastères emblématiques.
- Concernant les Thangka attribués au Tibet de l’Est, ils proviennent de régions comme le Kham et L’Amdo (Nord-Est). Leur proximité avec la Chine voisine a abouti à de nouveaux codes dans les compositions et le traitement des couleurs. Les bleus et les verts y sont plus présents qu’ailleurs.
Il existe aussi des différences stylistiques qui peuvent apparaître en fonction des écoles. Ainsi de l’Ordre des Kagyupa dont l’une des ramifications, la branche Karma-Kagyu ayant à sa tête le Karmapa, a donné naissance à l’une des principales écoles stylistiques de l’art tibétain, le style Karma Ghardri.
La dernière image est celle d’un Thangka Chinois qui provient du temple de Xumifushou près de Chengdé, commandité par l’empereur Qianlong en personne, pour orner les mur du temple qu’il a fait construire, en vue de recevoir le Panchen Lama pour son 70 ème Anniversaire.
Indépendamment de la région, de l’époque ou du style, c’est aussi la palette voulue par le peintre qui donnera vie à tous ces changements stylistiques. Elle compte parmi les éléments majeurs, révélant la beauté d’une œuvre d’un point de vue artistique.